Voyage au centre de la terre Cristina De Middel
Le titre de l’ouvrage fait non seulement référence au livre de Jules Verne, mais également à la ville de Felicity, crée par un émigré français près de la frontière entre le Mexique et l’Arizona. Lieu de passage des migrants, elle a été construite en plein désert sur plus de mille hectares de terrain par Jacques-André Istel, ex-champion du monde de parachutisme. Il a réussi à convaincre le conseil de superviseurs du comté californien d’Imperial de lui accorder le statut de « centre de la terre ». La photographe espagnole est tombée sur ce ville par hasard lors d’un road trip entre deux missions de photojournalisme en 2015.
Ce lieu, né dans l’imaginaire d’un migrant tient également du rêve américain, dans lequel rien ne semble impossible. Middel raconte avec ses photos la dangereuse traversée migratoire latino-américaine, qui se termine pour beaucoup à la frontière mexicaine. Sous Trump le programme « Remain in Mexico » avait été mis en place en parallèle avec la construction du mur entre les États-Unis et le Mexique.
Les photos de personnes sont ici entremêlées avec celles de paysages désertiques et d’objets perdus dans le désert par les migrants. La poésie paradoxale qui s’en dégage, démontre le talent d’une grande artiste, qui s’est penchée sur un des problèmes au cœur de l’actuelle campagne électorale américaine.
L’exposition « Voyage au centre » de Cristina De Middel est à découvrir à l’église des Frères Prêcheurs d’Arles. La photo de couverture du livre a été choisie pour l’affiche des Rencontres d’Arles, qui se tiennent jusqu’au 29 septembre 2024.
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