Le Luxembourg et les expositions universelles et internationales
À l’occasion de la participation du Luxembourg à l’exposition universelle de Dubaï, la BnL vous invite à découvrir un petit historique de la présence luxembourgeoise aux expositions universelles et internationales.
La participation du Luxembourg au 19e siècle
« Croire tout inventé n’est qu’une erreur profonde, c’est prendre l’horizon pour les bornes du monde. » François Arago (1786-1853)
Le Luxembourg a toujours été inventif et ouvert sur le monde. Déjà en 1851 notre pays participe à Londres à la première exposition universelle « Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations », plus connue sous le nom de « Crystal Palace Exhibition », d’après le lieu spectaculaire où elle s’est tenue. Le Luxembourg expose cependant avec le Zollverein allemand. Le Luxembourg y envoie six exposants: un fabricant de chaussures J. Wemmer, qui reçoit une médaille, la Ganterie française de l’Union, les fabricants de draps Godchaux, le créateur de papiers peints Jacques Lamort, le céramiste Jean François Boch et le maître de forge Auguste Metz.
C’est à nouveau dans le cadre du Zollverein que le Luxembourg participe en 1855 à «L’Exposition universelle des produits de l’agriculture, de l’industrie et des beaux-arts » à Paris, cette fois-ci avec un stand propre arborant son drapeau et celui du roi d’Hollande.
À l’exposition universelle de 1867 à Paris, le Luxembourg prend part indépendamment et dispose d’un petit emplacement entre les Pays-Bas et la Belgique.
En 1876 le Luxembourg envoie 8 exposants à Philadelphie à la Centennial Exhibition ou International Exhibition of Arts, Manufactures and Products of the Soil and Mine, en espérant conquérir de nouveaux marchés.
À la 3ème exposition universelle française en 1878, le Luxembourg occupe un espace avec Monaco, Saint-Martin et Andorre.
À l’exposition universelle belge à Anvers en 1885, le Luxembourg dispose d’un grand stand avec 48 exposants. L’exposition de l’industrie est complétée par une exposition des beaux-arts, qui comporte également des participants luxembourgeois.
En 1889 à Paris l’exposition universelle célébrant le centenaire de la révolution, accueille 40 exposants Luxembourgeois sur 3 sites, dont le Quai d’Orsay pour l’agriculture, le Pont des Invalides pour la branche minière et le Champ-de-Mars.
La deuxième exposition internationale belge de 1897 à Bruxelles est complétée par une exposition coloniale à Tervuren. 24 luxembourgeois exposent au Palais du Cinquantenaire, et un stand est dédié à l’usine de Dudelange.
Les expositions au 19e siècle sont avant tout industrielles et ce n’est qu’à la fin du siècle que surgissent les pavillons à thème. Pavillon de l’électricité et Palais de la femme en 1900. Au 20e siècle, le classement des produits est abandonné au profit d’un thème général de l’exposition.
Les expositions universelles en chiffres :
- 15000 exposants à Londres en 1851, 6 mio de visiteurs
- 83000 exposants à Paris en 1900 et 50 mio de visiteurs
La présence luxembourgeoise au début du 20e siécle
En 1900 à l’exposition universelle de Paris, le Luxembourg se construit un pavillon sur la rive gauche de la Seine, un savant mélange architectural entre Palais grand-ducal et château de Mansfeld, en bois et plâtre. Tony Dutreux est commissaire d’exposition pour la 4ème fois à Paris. Le Luxembourg est présent sur 2 autres sites avec la section métallurgique et les mines. Et les fameux rosiers luxembourgeois bordent l’esplanade des Invalides.
En 1913 à l’exposition de Gand, le Luxembourg n’est pas présent officiellement, cependant la liste des récompenses mentionne notamment des rosiéristes luxembourgeois.
En 1925, « l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes » se distingue par la promotion des arts appliqués. 21 pays, majoritairement européens se confrontent, dont le Luxembourg et une roseraie lui sert de pavillon. Les créations luxembourgeoises sont cependant aussi présentées au Grand Palais et dans les galeries de l’esplanade des Invalides.
Face à la surenchère des expositions internationales, le bureau international des expositions (BIE) se constitue en 1928 et « sa mission est de garantir la qualité des Expos et protéger les droits de leurs organisateurs et participants. Depuis sa création, le BIE a placé l'éducation, l'innovation et la coopération au cœur des Expos ».
À l’exposition de Chicago 1933/34, le Luxembourg présente non seulement, la sidérurgie, la tannerie, la ganterie et le tourisme du pays, mais aussi son secteur financier international.
La présence importante du Luxembourg à l’exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1935, se caractérise par un pavillon imposant et résolument contemporain dans son architecture, qui expose toute son activité économique, sociale et artistique.
En 1937 à Paris, le Luxembourg présente le plus achevé de ses pavillons pour promouvoir principalement la sidérurgie et le tourisme. Il fait appel à des artistes de talent comme Kutter, Trémont et au cinéaste René Leclère pour un film de publicité « Il est un petit pays ».
Ce sont des œuvres d’art qui représentent le Luxembourg à la World’s Fair 1939/40 à New York, lors que l’industrie sidérurgique fait défaut à cause de la guerre imminente. Il fallait courtiser l’allié potentiel en ces temps troubles.
Les expositions d’après-guerre
Il faut attendre 1958 pour la 1ère grande exposition internationale d’après-guerre à Bruxelles avec comme étendard, l’Atomium et un thème pacificateur « Pour un monde plus humain ». Le Luxembourg a construit un gigantesque pavillon métallique avec 2 sculptures en tôle et acier de Wercollier à l’intérieur. Une maquette du futur aménagement du plateau de Kirchberg est dévoilée.
En 1962 à Seattle lors de la « Century 21 Exposition », le Luxembourg collabore à la présentation groupée de la communauté économique européenne.
En 1992 à Séville, le Luxembourg utilise les moyens audiovisuels pour se distinguer.
En 1998 à Lisbonne, le Luxembourg participe à l’exposition spécialisée « Lisboa expo ‘98 » consacrée aux océans avec un espace configuré comme la charpente d’un bateau. Les liens du Luxembourg avec la mer sont ténus, mais le Luxembourg voulait prendre part pour faire honneur aux immigrés portugais au Luxembourg.
Les expositions du 3e millénaire
En 2000 à Hanovre, l’Allemagne organise sa 1ère exposition universelle avec pour sujet « homme, nature et technologie ». Le Luxembourg n’a pas de pavillon, mais un stand en forme d’escalier avec une multitude d’écrans connectés et un cinéma 3D.
En 2010 pour l’expo de Shanghai « Better city, better life », le Luxembourg transporte la statue emblématique « Gëlle Fra » de Claus Cito en Chine pour figurer à l’entrée du pavillon, structure en acier entourée de remparts, que l’on peut escalader. À l’intérieur des écrans présentent le pays.
En 2017 le Luxembourg est présent pour l’exposition spécialisée à Astana au Kazakhstan « Energising the Future ». « Elaboré par le ministère de l’Économie, en étroite collaboration avec la Chambre de Commerce, l’agence myenergy, ainsi que le secteur privé, le pavillon luxembourgeois d'une superficie de 250 m2 présente le Grand-Duché comme précurseur dans la mise en œuvre d’un nouveau modèle économique national qui s’appuie sur la convergence des technologies de l’information et de la communication, de l’énergie et des transports au sein d’un réseau intelligent. Le pavillon illustre l’ambition du pays d’évoluer à terme en une "smart nation" sur base des mesures identifiées lors du processus de la Troisième révolution industrielle – Lëtzebuerg. Les visiteurs sont également invités à découvrir le projet phare et visionnaire du Luxembourg, à savoir l’initiative SpaceResources.lu. »
L'Exposition universelle de Dubaï, aux Émirats arabes unis se tient du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022 autour du thème «Connecting Minds, Creating the Future». Le slogan du pavillon du Luxembourg est « Resourceful Luxembourg ». Conçue par METAFORM Architects, l'architecture du pavillon est basée sur l'idée du ruban de Möbius, une forme infinie, symbolisant l'ouverture et le dynamisme du pays. Mme Maggy Nagel, commissaire générale du pavillon, a laissé entendre que le Luxembourg a été un des premiers pays à s’être enregistré à l’expo, ce qui lui a valu un bon emplacement.
Sources
- Mousset, Jean-Luc, et al. Un Petit Parmi Les Grands : Le Luxembourg Aux Expositions Universelles De Londres à Shanghai (1851-2010). Musée National D'histoire Et D'art, 2010.
- “Notre Histoire.” Bureau International Des Expositions, https://www.bie-paris.org/site/fr/notre-histoire. [Accessed 13/10/2021]
- “Ouverture De L'Exposition Universelle 2020 à Dubaï.” Le Gouvernement Luxembourgeois (Ministère De L'Économie), 30 Sept. 2021, meco.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bcommuniques%2B2021%2B09-septembre%2B30-pavillon-dubai.html. [Accessed 13/10/2021]
Lecture complémentaire
- Garn, Andrew, et al. Exit to Tomorrow : World's Fair Architecture, Design, Fashion, 1933-2005. Universe Publishing, 2007.
- Raizman, David Seth. Expanding Nationalisms at World's Fairs : Identity, Diversity, and Exchange, 1851-1915. Routledge, 2018.
- Schriefers, Thomas, and AUMA, Ausstellungs- und Messe-Ausschuss der Deutschen Wirtschaft e.V. Weltausstellung(s)Architektur : Geträumt, Geplant, Gebaut - Abgerissen! Rasch, 2013.
- Chalet-Bailhache, Isabelle, et al. Paris Et Ses Expositions Universelles : Architectures, 1855-1937. Repr.. ed., Ed. Du Patrimoine, 2015.
- Hamber, Anthony auteur, et al. Photography and the 1851 Great Exhibition. V&A Publishing, 2018.
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