Sous le voile de la nuit Lectures d’Halloween pour frémir

Liste de lecture

Nadine Abel-Esslingen

Peu de gens connaissent l’origine d’Halloween et ses détracteurs pensent que se moquer des morts constitue un blasphème, mais en réalité on se moque de la mort. Halloween tire ses origines du festival de Samain (Samhain ou Sauin) des Celtes d’Irlande et de Grande-Bretagne. Durant ce festival on pensait que les âmes des morts revenaient visiter leur maison. Les gens portaient des masques pour ne pas être reconnu par les fantômes. La tradition veut que les enfants se déguisent en monstres, sorcières, vampires et fantômes et vont frapper aux portes pour obtenir des friandises en demandant : « trick or treat ». Si on les leur dénie, ils jettent un mauvais sort.

Au milieu du 19e siècle, les immigrants aux États-Unis importaient leur Halloween et un siècle plus tard cela deviendra une des principales festivités pour les enfants. Voici une liste de lecture pour vous mettre dans l’ambiance.

Le grand livre des superstitions (Édouard et Stéphanie Brasey)

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Le couple Brasey nous fait découvrir l’origine des superstitions issues des mythologies anciennes, des écrits sacrés et religieux, mais également des traditions populaires. L’entrée sous le « mois d’octobre » du chapitre sur les mois et fêtes du calendrier nous apprend qu’« octobre est le dernier mois de la ‹ saison claire › des celtes, juste avant la ‹ saison sombre › débutant le 1 novembre, avec la fête de Samain et la nuit de Halloween. Avec la fête anglo-saxonne Halloween – All Hallows’Eve – veille de tous les saints, les portes de l’autre monde s’ouvrent […], les défunts quittent leurs tombes pour venir se mêler aux banquets qu’en leur honneur les vivants ont dressés, tandis que les esprits infernaux sortent des enfers pour mener leurs sarabandes endiablées. » Le livre couvre 200 thèmes allant du bestiaire superstitieux aux éléments terrestres en passant par la religion, les objets et les goûts et couleurs. Si vous n’êtes pas encore superstitieux vous risquez de la devenir tant ce livre est convaincant dans ses explications.

Sorcières. La puissance invaincue des femmes (Mona Chollet)

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En 1968 le jour de Halloween à New York, les membres du mouvement WITCH (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell) dansèrent en capes noires devant Wall Street pour jeter un sort sur le district financier. Le lendemain le Dow Jones chuta. Dans les années 70 en Italie, des femmes entonnent « Tremate, tremate, le streghe son tornate » (tremblez, tremblez, les sorcières sont revenues). Aujourd’hui des successeurs de ces groupes féministes de sorcières œuvrent pour le changement social et Chollet estime qu’on ne s’est pas suffisamment penché sur les causes des chasses aux sorcières qui sévirent aux US et en Europe. On pense à tort qu’elles se sont avant tout déroulées au Moyen Âge, alors que c’est à la Renaissance que les grandes chasses ont eu lieues et que les procès étaient essentiellement le fait des inquisiteurs, alors qu’en réalité c’était surtout l’apanage des cours civiles. Chollet constate que les procès en sorcellerie visèrent particulièrement les célibataires et les veuves, c’est-à-dire qu’on réprimait celles qui sortaient du rang. L’auteur nous livre toute l’histoire des injustices et préjugés à l’égard des femmes et leur combat pour améliorer leur sort dans un style d’écriture très enlevé.

Witch’s garden. Plants in folklore, magic and traditional medicine (Sandra Lawrence)

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Contrary to what its title might suggest, this book published by Royal Botanic Garden, Kew, offers a serious research into the historical uses of plants. The exceptional illustrations come from books and herbals of the archival collection of Kew Garden. The term “herbarium” defined private collections of dried-plant specimens in the end of the 17th century when the botanist Joseph Pitton de Tournefort shared his own samples. A lot of the old herbariums are kept in scientific or educational institutions. The Muséum national d’histoire naturelle in Paris holds 9.500.000 specimens, Kew 7.000.000. They are still essential today for the identification of plants and as historical records. Folklore and superstitions played their part in the use of herbs. Even astrology played a role in medicine all the way into the Christian period. Organized religion all over the world studied and applied herbal medicine. Many monasteries kept gardens but not everybody could have access to one. Wise women (sometimes men) had the medical knowledge in the secular world. The popular healers practiced healing, but physicians denigrated folk medicine because it threatened their practice. Then in 1543 medicine got regulated with a Royal Charter by King Henry VIII. It took the College of physicians until 1618 to create a list of medicines and their ingredients (London Pharmacopoeia). The author imparts us with a lot of interesting historical facts and gives detailed accounts of the different herbs and their uses over the centuries.

The lure of the vampire. Gender, fiction and fandom from Bram Stoker to Buffy (Milly Williamson)

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Williamson explores the fascination of the vampire and analyses the figure from its origins to the present. Its relevance today can be explained by the fact that the vampire is viewed as a romantic figure, relatable to people on the margins of society and offering a pride in being different. The author concentrates on the Western and anglophone world and studies the context of the publication of the vampire novels in the 19th century, when gender roles were questioned. In the 21st century the otherness of the vampire makes him easy to identify with and the new generation of vampires are sympathetic, but also rebels and outcasts. Williamson furthermore examines screen adaptations like Bram Stoker’s Dracula, Interview with a vampire, Buffy the vampire slayer and investigates the cult status of the vampire figure, idolized by fan clubs.

Zombis. Enquête anthropologique sur les morts-vivants (Philippe Charlier)

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Charlier, médecin légiste et anthropologue, part en Haïti sur les traces de ces morts-vivants. Le terme « zombi » désigne d’une part des petits enfants morts non baptisés dont on capte l’âme pour se porter chance, d’autre part un esprit fantôme qu’on vole au cadavre lors de sa mort et qui devient une âme errante. Enfin, un individu empoisonné dans un état cataleptique qu’on fait passer pour mort. On l’enterre puis on l’exhume pour qu’il fasse figure de zombi. Charlier va à la rencontre de l’imaginaire collectif haïtien et en tant que scientifique va explorer les croyances de ce pays.

« Il fait sombre, va-t’en ». Cercueils au Ghana (texte et photogr. de Thierry Secretan)

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Au Ghana le service de pompes funèbres n’existe pas. L’enterrement révèle du culte des ancêtres et est assuré par la population les vendredis et les samedis. Les cercueils revêtent différentes formes et pour l’ethnie Ga ils ont un caractère hautement symbolique. L’église n’accepte pas ces cercueils parfois loufoques en forme d’animal, de légume ou de voiture de luxe. Cependant le milieu de l’art en est friand et six ateliers continuent de fabriquer ces cercueils. Un livre qui nous fait voir les cérémonies funéraires sous un autre angle.

The book of the raven. Corvids in art and legend (Caroline Roberts, Angus Hyland)

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This is a most delightful book with illustrations and texts about this very intelligent bird. Crows never forget a face. They remember humans who did them good and those who were not so nice. A biologist of the University of Washington made an experiment that showed that crows not only don’t forget mean people but also pass on their grudges to future generations.

In his movie The Birds, Hitchcock used trained crows and the actors had food smeared on their hands to attract them. The animals often bit and scratched the actors, even sending 13 crew members to hospital one day.

There was a star raven in Hollywood called Jimmy and he featured in more than a thousand films between 1938 and 1954. He could understand hundreds of words and was even insured.

Another famous raven was Charles Dickens’ pet called Grip. He eventually was included in Dickens’ novel Barnaby Rudge. In 1842, Dickens took his bird to the United States, and they met Edgar Allen Poe. He was so impressed by the pet that it is thought that Grip inspired him to write his famous poem The Raven. A lot of other interesting passages and quotes get us to appreciate this clever animal.

Poe. Illustrated tales of mystery and imagination (Edgar Allan Poe ; [ed. by Robert Klanten et al.])

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Halloween is the occasion to read these ten short stories beautifully illustrated by international artists. Poe is famous for his attraction to the mysterious and macabre. This edition includes the famous Raven poem and the chilling “Masque of the read death” story which includes a horror masquerade ball.

Frankenstein. The first two hundred years (Christopher Frayling)

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This lavishly illustrated edition celebrates the 200th birthday of the famous novel by Mary Shelley. When it was published in relative obscurity in 1818, nobody could have foreseen its ongoing success. Frayling gives the context of the publication, its influence with time and new research as well as a facsimile reprint of the manuscript version of the monster’s creation.

The author is a specialist of Gothic fiction and horror movies. This is the perfect read to get you into the Halloween spirit.

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